Résilier un contrat d’assurance multirisque habitation ne relève pas d’une simple formalité automatique à chaque échéance annuelle : il faut bel et bien s’en charger soi-même, sauf cas de vente du bien ou de déménagement. Depuis la mise en place de la loi Hamon, la résiliation devient possible, sans frais, après la première année d’engagement, une ouverture qui reste encore trop souvent ignorée.
La loi Chatel oblige l’assureur à rappeler clairement à l’assuré la date limite à respecter pour mettre fin au contrat, sous peine d’accorder un droit à résilier à tout moment. Entre règles, délais et procédures, chaque situation impose ses propres codes. Résilier un contrat récent ou de longue date ne se fait pas de la même façon, et il faut connaître les bons gestes pour éviter les mauvaises surprises.
Résilier son assurance habitation : dans quels cas est-ce possible ?
Mettre fin à une assurance habitation ne se fait pas sur un coup de tête. Plusieurs événements rendent ce choix possible, chacun avec son mode d’emploi. La rupture du contrat intervient souvent lors d’un déménagement, d’un changement dans la vie personnelle, ou à la suite d’un sinistre d’envergure. Propriétaires et locataires n’ont pas les mêmes droits ni les mêmes obligations. Selon le motif, la procédure et les délais évoluent.
- Changement de situation : mariage, divorce, décès, succession, entrée en maison de retraite, évolution dans l’occupation du logement… Ces bouleversements modifient le risque assuré et ouvrent la voie à une résiliation pour changement de situation matrimoniale ou successorale. Les héritiers disposent d’un délai précis pour prévenir l’assureur.
- Vente ou déménagement : dès que le bien n’est plus occupé ou vendu, l’obligation d’assurance s’arrête. Informez l’assureur sans attendre : la résiliation prendra effet dix jours après la demande.
- Non-paiement de la prime : si la cotisation n’est pas réglée, l’assureur suspend puis peut résilier le contrat. Attention : la suspension laisse le logement sans protection en cas d’incident.
- Fausses déclarations ou aggravation du risque : toute déclaration erronée, ou un changement qui augmente le risque, autorise l’assureur à mettre un terme au contrat unilatéralement.
Voici les principales situations qui donnent le droit de résilier une assurance habitation :
La grande majorité des contrats fonctionne sur le principe de la tacite reconduction. La date limite pour résilier figure sur l’avis d’échéance envoyé par l’assureur. Une résiliation après un sinistre majeur est parfois prévue, selon les conditions du contrat. Le montant de la franchise, la nature des garanties, ou un service client décevant peuvent aussi motiver à aller voir ailleurs.
Quels droits pour l’assuré grâce à la loi Chatel et la loi Hamon ?
Impossible de parler de résiliation d’assurance habitation sans mentionner la loi Chatel et la loi Hamon. Ces deux textes ont profondément changé la donne, pour les locataires comme pour les propriétaires. Depuis 2005, la loi Chatel impose à l’assureur une obligation précise : envoyer chaque année un avis d’échéance mentionnant la date limite de résiliation. Si ce courrier arrive trop tard ou n’est jamais expédié, l’assuré peut mettre fin à son contrat quand il le souhaite, sans justification ni frais.
La loi Hamon, adoptée en 2015, va encore plus loin : une fois la première année de contrat passée, l’assuré peut mettre fin à son assurance habitation à tout moment, sans devoir se justifier et sans pénalités. Un simple courrier ou email suffit, et le nouvel assureur peut même s’occuper de toutes les démarches auprès de l’ancien. Ce n’est plus une faveur, c’est un droit.
- Loi Chatel : obligation d’information sur l’échéance, droit de résilier en cas de manquement de l’assureur.
- Loi Hamon : résiliation possible à tout moment après un an, sans subir la tacite reconduction, et démarches allégées.
Pour mieux cerner les différences, voici ce qu’apportent ces deux lois :
La date d’envoi de l’avis d’échéance devient alors centrale. Si l’assureur oublie ou tarde, la résiliation peut être immédiate, conformément au code des assurances. Ce nouveau contexte favorise la mobilité et pousse la concurrence entre assureurs.
Étapes clés pour une résiliation simple et sans erreur
Anticiper le préavis
Résilier une assurance multirisque habitation, c’est respecter un calendrier précis. Le délai de préavis, généralement fixé à un mois, démarre dès la réception par l’assureur de votre courrier. Le cachet de la poste ou l’accusé de réception fait foi, et c’est la date de notification qui détermine la fin effective du contrat.
- Pour une résiliation à l’échéance annuelle ou après un an de contrat (loi Hamon) : préavis d’un mois
- En cas de déménagement, mariage, divorce ou succession : le délai varie, consultez les conditions de votre contrat
Voici les principaux délais à connaître selon la situation :
Soigner la lettre de résiliation
La lettre de résiliation doit être claire, indiquer le numéro de contrat et, si besoin, le motif (vente, changement d’adresse, décès, etc.). L’envoi en recommandé avec accusé de réception reste la méthode de référence pour prouver la démarche.
Pensez à joindre les documents nécessaires : attestation de vente, état des lieux de sortie, acte de décès… L’assureur peut en faire la demande pour solder le dossier et calculer le remboursement éventuel de la cotisation au prorata.
En cas de changement d’assureur, ce dernier peut gérer la résiliation à votre place. Il est alors judicieux de vérifier que l’ancienne assurance a bien été informée et a acté la rupture dans les délais impartis.
Un point de vigilance : toute période non couverte par la garantie doit donner lieu à un remboursement de prime, calculé au prorata. Gardez un œil sur vos prélèvements pour éviter toute surprise après la date de fin du contrat.
Questions fréquentes selon votre situation personnelle
Locataire, propriétaire : quels motifs ouvrent la voie à la résiliation ?
- Déménagement : quitter un logement, c’est aussi le moment idéal pour stopper son assurance habitation. Informez l’assureur, transmettez l’état des lieux ou le nouveau bail. Le préavis commence dès la notification.
- Changement de situation : mariage, divorce, ou succession modifient la composition familiale. Si le risque assuré n’existe plus ou change, la résiliation s’impose. Les héritiers interviennent en cas de décès, justificatifs à l’appui.
Selon votre statut ou votre situation, plusieurs motifs permettent de résilier :
Quid d’un logement vendu ou transmis ?
La vente ou la transmission d’un bien immobilier libère l’ancien assuré de ses obligations. L’acte de vente ou le document notarié permet d’interrompre le contrat. Les héritiers disposent d’un certain délai pour informer l’assureur, ajuster la couverture, ou mettre fin à l’assurance si le bien sort du patrimoine familial.
Que faire en cas de non-paiement ou de sinistre ?
Un défaut de paiement peut déboucher sur une résiliation à l’initiative de l’assureur. Après une mise en demeure restée sans réponse, la couverture s’arrête au bout de dix jours. Un sinistre peut aussi entraîner la fin du contrat, selon les clauses en vigueur : consultez la franchise et les exclusions prévues.
Si besoin, un nouvel assureur peut s’occuper de la résiliation, notamment après un an de contrat grâce à la loi Hamon. Vérifiez la date de prise d’effet pour éviter toute période sans couverture.
Changer d’assurance habitation n’est plus un parcours du combattant : en quelques démarches, votre logement reste protégé sans interruption. La liberté contractuelle a changé de camp.


